Mars 2018 COMMISSION CENTRALE D’AIDE SOCIALE Rapport d’activités 2017 5ème (et ultime) édition 1 SOMMAIRE Edito du Président de la Commission centrale d’aide sociale………………. p. 3 PRESENTATION La Commission centrale d’aide sociale .................................................... p. 4 o Compétences o Modalités d’organisation o Fonctionnement Le greffe de la Commission centrale d’aide sociale......................... o Missions o Composition p. 9 ACTIVITE DE LA COMMISSION CENTRALE D’AIDE SOCIALE Analyse globale…………………………………………………………………………. o Facteurs structurels o Facteurs conjoncturels p. 10 Analyse détaillée……………………………………………………………………… o Nombre de nouveaux dossiers o Auteurs des recours o Délai d’audiencement o Nombre d’audiences o Ventilation des dossiers notifiés o Nombre global de dossiers examinés o Sens des décisions o Délai moyen de notification o Délai moyen de traitement o Exécution des décisions o Dossiers en instance o Pourvois en cassation o Publications p. 12 ANNEXES………………………………………………………………………… p. 27 2 Ce rapport sur l’activité de la CCAS en 2017, -complété, pour faire bonne mesure, de quelques données sur l’activité des premiers mois de 2018 dont, si le calendrier législatif est respecté, il n’existera plus d’instance pour rendre compte puisque la CCAS devrait fermer ses portes fin 2018 et ne plus tenir de séance de jugement à compter de septembre prochain, ses décisions devant pouvoir être notifiées-, traduit tout à la fois une fin d’époque, sinon de règne, car le défaut de prestance statutaire et de moyens matériels et humains de cette juridiction nationale d’appel, n’a fait au fil des ans que s’aggraver. Les cadres et l’ensemble du personnel de la CCAS, ainsi qu’une bonne partie de ses collaborateurs occasionnels ont néanmoins payé de leur personne autant qu’il était possible, pour que les décisions rendues demeurent fidèles à une tradition de respect du justiciable et de cohérence jurisprudentielle, que la mobilisation de nouveaux concours a, parfois, rendu moins aisée que par le passé… Il est en outre revenu, -de façon en un sens paradoxale, dès lors que les choix opérés par le législateur ont pour une part pris par le travers les mises en garde réitérées formulées par des responsables de cette Cour ayant pendant de longues années participé à son fonctionnement,- au Président et au secrétariat de la CCAS d’éclairer les membres des juridictions appelée, sinon à prendre sa suite, du moins à traiter des litiges dont elle avait connaissance. Cet exercice n’a pas été sans révéler de la part des intéressés quelques inquiétudes pour le long terme et pour la période transitoire, compte tenu des modalités retenues pour le traitement des affaires n’ayant pu être réglées avant l’intervention du transfert de compétences. Les statistiques disponibles font apparaître tout à la fois, s’agissant du nombre de dossiers enregistrés et de leur répartition entre matières, une prolongation des tendances, s’agissant du nombre d’audiences tenues et du nombre de dossiers passés en audience une modeste progression, ce qui peut passer, en dépit du décrochage entre le nombre de dossiers passés en audience et le nombre de décisions notifiées, pour une prouesse, eu égard aux difficultés rencontrées pour mobiliser de nouvelles collaborations. La plupart des jurisprudences, maintenant anciennes, de la CCAS, confortées par quelques décisions du Conseil d’Etat, n’ont, pas plus cette dernière année que les précédentes, appelé d’aménagements majeurs. Quelques affaires ayant donné lieu à des questions prioritaires de constitutionalité transmises par la Cour au Conseil d’Etat et par le Conseil d’Etat au Conseil Constitutionnel, celui-ci ne les ayant d’ailleurs pas accueillies, mais ayant dans un cas formulé une interprétation du droit en débat qui a permis d’étayer le raisonnement juridique tenu par la décision finale de la CCAS, a démontré, s’il en était besoin, que non seulement les affaires dont avaient à connaître les juridictions spécialisées de l’aide sociale étaient lourdes d’enjeux humains, financiers pour les départements, l’Etat, ainsi que pour les établissements d’accueil de bénéficiaires de l’aide sociale, et les bénéficiaires eux-mêmes, mais ne manquaient pas -pour autant- d’épaisseur juridique. C’est notamment à quoi on s’est efforcé de rendre sensible les destinataires des transferts programmés, en faisant valoir qu’ils deviendraient naturellement maîtres, sous contrôle de la juridiction suprême compétente, de l’interprétation qu’ils regarderaient comme convenable du droit applicable, mais que des bouleversements n’étaient probablement pas souhaitables, notamment dans le cas où c’est un juge unique qui sera, dans l’avenir, appelé à statuer seul et sans possibilité d’appel et tout particulièrement pendant la période transitoire quelles que soient les modalités retenues pour pourvoir au règlement des affaires en souffrance. Jean-Michel Belorgey Président de la Commission centrale d’aide sociale 3 PRÉSENTATION L’article 12 de la loi n° 2016-1547 de modernisation de la justice du XXIème siècle a prévu le transfert définitif, au 1er janvier 2019, du contentieux des tribunaux des affaires de sécurité sociale (TASS), des tribunaux du contentieux de l’incapacité (TCI), et d’une partie des contentieux des C.D.A.S. vers les futurs pôles sociaux des tribunaux de grande instance (TGI) spécialement désignés1. Les autres contentieux traités par les CDAS, en l’absence de dispositions spécifiques dans la loi, seront transférées aux juridictions administratives de droit commun. Ces transferts mettront fin à la particularité de ces juridictions, présidées majoritairement par des magistrats judiciaires relevant du ministère de la justice, mais dont les greffes sont assurés par des agents issus des organismes de sécurité sociale et du ministère des solidarités et de la santé. L’attribution du contentieux de l’aide sociale aux juridictions de droit commun des deux ordres administratif et judiciaire a pour objectif, en uniformisant les procédures et en améliorant le suivi, de renforcer l’efficience de service public et de réduire, à terme, les délais de jugement. A ce titre, suivant des logiques de « blocs de compétences», les contentieux des C.D.A.S. ainsi que le contentieux de premier et de dernier ressort de la C.C.A.S., non transférés au juge judicaire, seront dévolus au juge administratif. Le Gouvernement a été habilité -en vertu de l’article 109 de la loi- à prendre par ordonnance2 des mesures de nature législative dans les 18 mois suivant la promulgation de la loi pour ce qui concerne la procédure et les modalités de mise en œuvre de la réforme (création, aménagement ou modification de toutes dispositions de nature législative dans les textes et codes en vigueur, et ce, afin d'assurer la mise en œuvre et de tirer les conséquences de la suppression des TASS, TCI, C.D.A.S. et C.C.A.S.). Les dossiers d’appel jusqu’ici traités par la C.C.A.S. seront -quant à eux- répartis entre les cours d’appel spécialement désignées et les juridictions administratives compétentes pour ce qui concerne les dossiers non jugés au 31/12/2018. Il est précisé que, pour l’avenir, les litiges en matière sociale étant jugés en premier et dernier ressort par les tribunaux administratifs depuis le décret n° 2013-730 du 13 août 2013 portant modification du code de justice administrative, la seule voie de recours restante devrait être celle de pourvoi en cassation devant le Conseil d’Etat. Jusqu’à cette date, 31 décembre 2018, les règles gouvernant l’aide sociale restent nombreuses et complexes 3 et les procédures en vigueur devant les juridictions spécialisées de l’aide sociale peuvent déroger au droit commun du contentieux administratif 4. Dans le cadre de la préparation des transferts de contentieux de l’aide sociale, les services de la direction générale de la cohésion sociale ont lancé au printemps 2018, une nouvelle et dernière 1 2 Au moins un pôle social par département. Cf. ordonnances n°2018-358 et n°2018-359 du 16 mai 2018. 3 Les règles applicables sont essentiellement codifiées dans le code de l’action sociale et des familles, mais certaines figurent également dans d’autres codes (code de la sécurité sociale notamment). Par ailleurs, les collectivités territoriales disposent depuis 2003 (art. 72 al. 3 de la Constitution), d’un pouvoir règlementaire (cf. les règlements départementaux d’aide sociale). 4 ex. : bienveillance du juge de l’aide sociale face aux formulations de moyens et/ou de conclusions (travail juridictionnel d’interprétation/de requalification) ; absence de dispositions procédurales (législatives ou règlementaires) spécifiques… 4 enquête relative à l’activité de 2017 des commissions départementales d'aide sociale (C.D.A.S.) afin de permettre la production d’un rapport d’activité de ces juridictions.� L’analyse des réponses (99% de taux global de retours) témoigne : - d’une baisse notable des nouveaux dossiers enregistrés depuis 2008 (37 477 dossiers en 2008 ; 8 615 dossiers en 20175) et ce, malgré une activité relativement stable depuis 2014 (9 776 décisions rendues en 2014 ; 8 968 en 2017), - 46% de l’activité globale des C.D.A.S. est effectuée par 13 d’entre elles (seules 2 C.D.A.S. enregistrent plus de 500 nouveaux dossiers/an6 ) La répartition de l’activité des C.D.A.S. reste également inégale selon la nature du contentieux : - en 2017, les contentieux relatifs à la CMU-c et à l’ACS représentent 64% du volume d’activité. - les contentieux relatifs au RMI et à l’aide sociale aux personnes handicapées ne représentent que 1% et 5% de ce volume. Enfin, du fait que les C.D.A.S. rendent plus de décisions qu’elles n’en enregistrent et de moindres recours RMI, le stock de dossiers -par voie de conséquence- est en diminution constante depuis 2014 (2014 : 8 616 ; 2015 : 5 596 ; 2016 : 5 351 ; 2017 : 5 1727). Douze C.D.A.S. regroupent 66 % de ce stock8. Au 31 12 2017, une 1ère estimation du futur transfert de ces 5 172 dossiers vers les deux ordres de juridictions équivaudrait à : - futurs pôles sociaux des TGI : 2 943 dossiers (soit 57% du stock), - juridiction administrative de droit commun : 2 229 dossiers (soit 43% du stock). Le taux d’appel devant la C.C.A.S., de 4.4% en 2017, reste stable par rapport à 2016 (4.5%). LA COMMISSION CENTRALE D’AIDE SOCIALE La Commission centrale d’aide sociale (C.C.A.S.), qui a été instituée par l’article 17 de la loi du 14 juillet 1905 relative à l’assistance obligatoire aux vieillards, aux infirmes et aux incurables privés de ressources, est une juridiction administrative spécialisée en matière d’aide sociale. A – COMPETENCES La C.C.A.S. est la juridiction d’appel des décisions des Commissions départementales d’aide sociale (C.D.A.S.) pour les contentieux relatifs : o au revenu minimum d’insertion (R.M.I.), 5 Ralentissements occasionnés par divers facteurs, parfois combinés : moindre nombre de recours (l’extinction très progressive du contentieux lié au RMI contribuant très largement à la diminution de l’activité), indisponibilité du magistrat président de la CDAS et/ou des secrétaires rapporteurs, mise en place de commissions d’examen des recours gracieux, meilleure motivation des décisions des caisses de sécurité sociale,… 6 les Bouches-du-Rhône et Paris 7 En 2017, 1/3 concerne les contentieux relatifs à l’aide sociale aux personnes âgées. 8 Les Bouches-du-Rhône et le Nord ayant chacune plus de 500 dossiers en stock. 5 o o o o o o aux aides sociales versées aux personnes handicapées (orientation en établissement, prestation de compensation du handicap, allocation compensatrice tierce personne, aide-ménagère,...), aux aides sociales versées aux personnes âgées (hébergement en établissement, prestation spécifique dépendance, allocation personnalisée d’autonomie, aideménagère, ...), à la couverture maladie universelle complémentaire (C.M.U.- C.), à l’aide médicale de l’Etat (A.M.E.), à l’aide au paiement d'une assurance complémentaire santé (A.C.S.), aux recours en récupération sur succession, sur donation et sur legs et auprès des obligés alimentaires. Elle est également compétente - en premier et dernier ressort - pour les litiges concernant la détermination du domicile du secours afin de fixer la collectivité débitrice qui prendra en charge les dépenses d’aide sociale en faveur de personnes âgées et/ou handicapées . Les décisions de la C.C.A.S. sont susceptibles de pourvoi en cassation devant le Conseil d’Etat dans seulement trois hypothèses : o o o vice de forme, violation de la loi, inexactitude matérielle des faits. B – MODALITES D’ORGANISATION La C.C.A.S est composée de façon échevinale, la technicité des contentieux traités nécessitant la participation de personnes spécialisées. Cette juridiction compte en mars 2018 : o trois sections compétentes en matière de contentieux «R.M.I.», o d’une section examinant les contentieux en matière de «C.M.U.-C, d’ACS et d’A.M.E.», o trois sections spécifiques aux contentieux relatifs aux personnes âgées, o d’une section traitant les contentieux relatifs aux personnes handicapées. La C.C.A.S., présidée par un Conseiller d’Etat honoraire, se compose en mars 2018, de 39 membres (cf. organigramme en annexe 1) : o o o 8 présidents de section9 : En 2017, une deuxième section « aide sociale aux personnes âgées » a été créée et une troisième section ouvrira en avril 2018. 15 assesseurs, 16 rapporteurs qui ont voix délibérative dans les dossiers qu’ils rapportent. Les présidents, actuellement en fonction, sont issus : o du Conseil d’Etat (quatre présidents), o de la Cour des Comptes (une présidente), o de l’ordre judiciaire (trois présidents). 9 Y compris le Président de la C.C.A.S. qui préside également une section (contentieux RMI). 6 Ses membres sont nommés pour une durée de quatre ans renouvelable (article L.134-2 du Code de l’Action Sociale et des Familles). Dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme précitée, il a été prévu trois phases visant à préparer le transfert des contentieux, et ce dans la continuité des propositions émises par les missions interministérielles (cf. le rapport de l’Inspection générale des services judiciaires et de l’Inspection générale des affaires sociales de février 2016). o phase I (2016-2018) - préparation active du transfert : cette période est essentiellement consacrée à la résorption des stocks. Impulsée et suivie par le comité de pilotage national et les comités locaux, cette résorption des stocks a comme objectif de les ramener fin 2018, à un niveau compris entre neuf mois et un an. o phase II (du 1er janvier 2019 au 31 décembre 2020) - période transitoire : cette phase marquera la mise en place au sein des juridictions judiciaires des pôles sociaux et se traduira par trois changements concomitants : le transfert effectif de ces contentieux ; la mise à disposition des personnels ; l’entrée en vigueur des nouvelles procédures. o phase III (à compter du 1er janvier 2021) - période de stabilisation : cette dernière phase permettra de consolider la nouvelle organisation, notamment dans ses aspects budgétaires et ressources humaines. C – FONCTIONNEMENT Les indemnités (vacations) perçues par les membres de la juridiction ont été mises en place par le décret n°71-766 du 16 septembre 1971 et l’arrêté du 7 mai 1971. Ce dernier n’a depuis fait l’objet que de trois actualisations : 17 janvier 1985, 16 août 1999 et 4 mars 2008. Le montant brut de ces indemnités (financées par le programme 124 du ministère des affaires sociales et de la santé)- sur lesquelles s’appliquent diverses retenues - s’élève à : o un forfait annuel de 2 156€ pour le Président de la C.C.A.S., o 75€ par séance pour un Président de section, dans la limite annuelle individuelle de 1 725€, o 45€ par séance pour un assesseur, dans la limite annuelle individuelle de 690€, o 75€ pour le Commissaire du gouvernement «par séance à laquelle il participe effectivement», dans la limite annuelle de 3 449€, mais ce poste est vacant depuis 2015, o 20€ par dossier pour un rapporteur dans la limite annuelle individuelle de 1 725€ (une majoration est possible pour 20% des affaires traitées). Pour l’année 2017, le coût des indemnités versées aux membres de la juridiction s’est élevé à un montant global de 21 411€ (18 661€ en 2016) (hors coût du rapporteur exerçant ses fonctions à plein temps), soit : o Président et Présidents de section : ……………….. 6 656€, o assesseurs : …………………………………………………….. 2 475€ o rapporteurs : …………………………………………………..12 280€. 7 A ces coûts, se rajoutent 3 151,91 euros de prise en charge des frais de déplacement pour des quelques membres provinciaux. L’année 2017 -comme ces dernières années ainsi que les premiers mois de l’année 2018-, a été confrontée- en sus de quelques retraits temporaires et non renouvellements à l’issue de mandats-, à un turn-over conséquent toutes sections confondues : ainsi 24 recrutements ont été réalisés pour 15 démissions enregistrées : o présidences de section : renouvellement dans ses fonctions de Mme Doroy, présidente d’une des sections « RMI ». démission début 2017 de M. Jourdin, président de la section « aide sociale aux personnes âgées ». nomination en tant que présidents de section « aide sociale aux personnes âgées » : • courant 2017 de Mme Vestur et de M. Girot, • début 2018 de M. Delion, o assesseurs : recrutement de : • Mmes Dervieu et Durgeat, et de M. Grisard à la section « aide sociale aux personnes âgées », • Mme Appert, M. Bidou à la section « aide sociale aux personnes handicapées », • M. Del Fondo à une section « RMI ». o rapporteurs : démission de : o M. Ros à la section « C.M.U.-C, ACS et AME», o Mmes C. Blossier, Martin en 2017 et de Mme Hermann-Jager début 2018 à une section « RMI » , o Mmes Doucoure et N’Hari à une autre section « RMI », o Mme Herri et M. Cavalier à la section «aide sociale aux personnes handicapées», o Mmes Dervieu, Gomeriel et M. Marthinet à la section «aide sociale aux personnes âgées». recrutement de : o Mme Hanne à la section « C.M.U.-C, ACS et AME », o Mme Nikolic10, MM. Aymard, Gobeill, Marthinet, Humbert, Skzryerbak et Da Costa à la section «aide sociale aux personnes âgées », o Mmes Hermann-Jager, Tandonnet-Turot, et Guedj à une section « RMI », o Mmes Delamarre, Messe, Thomas et Herri à la section «aide sociale aux personnes handicapées». 10 Afin d’appuyer les effectifs de la juridiction, onze magistrats de l’ordre administratifs ont été nommés rapporteurs à la CCAS (Mmes Delamarre, Hermann-Jager, Messe, Nikolic, Tandonnet-Turot, Thomas, Messieurs Aymard, Gobeill, Humbert, Marthinet, Skzryerbak)ils ont pris leurs fonctions à l’automne 2017. 8 Par ailleurs, afin de faciliter la prise de fonction de jeunes rapporteurs en matière d’instruction du dossier et de préparation du projet de jugement, un module de formation s’est tenu le 10 mai 2017. Il est souligné que depuis juin 2013, 49 membres de la formation de jugement ont quitté la juridiction alors, que dans le même temps, 63 membres (toutes fonctions confondues) ont néanmoins pu être recrutés, et ce, malgré un contexte de réforme et des conditions peu attractives. L’ampleur des divers mouvements enregistrés (112) sur une si courte période, témoigne : d’une part, des difficultés rencontrées et d’autre part, des efforts permanents réalisés pour recruter de nouveaux membres, de l’accompagnement nécessaire de ceux-ci dans leur prise de fonctions. Sans cela, la juridiction n’aurait pas été à même de fonctionner. LE GREFFE DE LA C.C.A.S. La C.C.A.S. et son greffe, sont situés à Paris, dans les locaux du ministère des solidarités et de la santé (direction générale de la cohésion sociale). A – MISSIONS Le greffe de la C.C.A.S. assure la pré-instruction et le suivi de dossiers en appels des décisions de C.D.A.S., ainsi que le traitement des demandes relatives à la détermination de la collectivité débitrice dans le cadre du domicile de secours (compétence de premier et dernier ressort de la CCAS). A ce titre, le greffe : o répond aux sollicitations d’interlocuteurs très diversifiés : greffes des C.D.A.S., services sociaux des conseils généraux/départementaux, particuliers, avocats, Conseil d’Etat,... o organise et prépare les audiences de la C.C.A.S., o accueille tous ceux qui souhaitent venir consulter leurs dossiers sur place. Le greffe prépare les dossiers des décisions de la C.C.A.S. faisant l’objet d’un pourvoi en cassation devant le Conseil d’Etat. Il réalise en outre les « Cahiers de Jurisprudence de l’Aide Sociale » (C.J.A.S.), soit 6 numéros par an, publiés en ligne sur le site internet du ministère des solidarités et de la santé. Dans le cadre de ses travaux, il est précisé que la CCAS a effectué en 2017, 5 831 envois pour un montant global de 16 533,13€, décomposé comme suit : o 5 818 plis pour un montant total de 16 349,59€ (dont 4 944 recommandés pour un coût de 15 645,65€), o 2 envois de plis urgents par coursiers pour 26,83€, o 11 envois de plis volumineux, ou colis, pour 156,71€. Enfin, toutes les décisions notifiées de la juridiction sont systématiquement mises en ligne (version PDF) sur le site partagé de la direction générale de la cohésion sociale. 9 B – COMPOSITION L’effectif du Greffe comprend : o une Secrétaire Générale (cat. A), o cinq assistants juridiques : 4 agents de cat. B, 1 agent de cat. C. Les locaux du Greffe accueillent et hébergent le seul rapporteur de la C.C.A.S. (contractuel de niveau A), exerçant cette fonction à temps plein. ACTIVITE DE LA C.C.A.S. EN 2017 ANALYSE GLOBALE La baisse générale du volume entrant des appels de décisions des C.D.A.S., entamée depuis plusieurs années, s’est poursuivie en 2017. Cette évolution repose sur des facteurs tant structurels que conjoncturels. A- FACTEURS STRUCTURELS Bien que le RMI n’existe plus depuis son remplacement en juin 2009 par le revenu de solidarité active, son contentieux perdure notamment en matière d’indus car les départements ne sont pas toujours en capacité de prouver la date de réception de leurs décisions, même si ces appels sont en baisse constante (sauf en 2015 qui avait enregistré une légère remontée (272 nouveaux dossiers en 2015 ; 240 en 2014). En 2017, le contentieux RMI a repris son rythme décroissant (82 nouveaux dossiers), soit -47.43% sur un an. Les contentieux liés à la CMU-C, à l’ACS et à l’AME évoluent peu (146 nouveaux dossiers en 2017, 159 en 2016, 156 en 2015). Le contentieux de l’aide sociale aux personnes handicapées après avoir décru en 2013 et 2014 (99 nouveaux dossiers en 2013, 81 en 2014), explosé en 2015 (130), est à nouveau à la baisse en 2017 (88 dossiers, soit -13.72%). Les appels relatifs aux contentieux de l’aide sociale aux personnes âgées qui avaient diminué en 2013 (162 nouveaux dossiers), remonté en 2014 (208 nouveaux dossiers), baissé en 2015 (196), progressé en 2016 (230c), continuent en 2017 leur mouvement de yo-yo en redescendant à 219, soit -4.78%. L’aide sociale aux personnes âgées est désormais le 1er type d’appel (40.93% du contentieux total), la 2ème place revenant à celui de la CMU-C/ACS/AME (27.10%), le RMI n’occupant plus en 2017 que la 3ème place (15.33%). B- FACTEURS CONJONCTURELS Une nouvelle fois, le flux entrant est supérieur au flux sortant (535 nouvelles entrées pour 505 sorties). 10 Comme en 2016, afin d’accroître la lisibilité des données, grâce aux travaux réalisés sur la base informatique OPALE, il est possible d’obtenir une ventilation plus fine à l’intérieur de quelques catégories de contentieux, ce qui autorise une meilleure visibilité. Ainsi : o l’ASPA (aide sociale aux personnes âgées) bénéficie d’une répartition affinée en : ASPA, APA (allocation personnalisée d'autonomie), PSD (prestation spécifique dépendance). o l’ASPH (aide sociale aux personnes handicapées) se décompose en : ASPH, DOS (domicile de secours). o la CMU (couverture maladie universelle) se ventile en : CMU.C, ACS , AME. Grâce aux compléments d’investigations réalisés pour les statistiques 2016, il est possible d’obtenir des identifications plus détaillées pour la période 2014 à 2017 - (cf. annexe 2). Il est rappelé que ces correctifs n’ont néanmoins pas été possibles pour les années antérieures à 2013. Comme pour le rapport 2016, toutes les analyses retraçant l’évolution depuis 2010 le seront donc sur la base des catégories traditionnelles. Evolution de l’activité de 2010 à 2017 2010 dossiers enregistrés nombre d'audiences dossiers passés en audiences dossier notifiés 2011 dossiers enregistrés nombre d'audiences dossiers passés en audiences dossier notifiés 2012 dossiers enregistrés nombre d'audiences dossiers passés en audiences dossiers notifiés 2013 dossiers enregistrés nombre d'audiences dossiers passés en audiences 11 ASPA 223 23 254 249 274 23 302 252 ASPH 111 8 107 140 107 10 108 115 245 16 195 172 162 21 238 RMI 820 83 1051 880 612 76 959 979 133 9 107 84 99 8 94 CMU 276 25 303 321 266 28 271 205 405 48 533 538 360 45 499 TOTAUX 1430 139 1715 1590 1259 137 1640 1551 152 20 241 263 61 13 151 935 93 1076 1057 682 87 982 dossier notifiés 195 2014 dossiers enregistrés nombre d'audiences dossiers passés en audiences dossiers notifiés 2015 dossiers enregistrés nombre d'audiences dossiers passés en audiences dossiers notifiés 2016 dossiers enregistrés nombre d'audiences dossiers passés en audiences dossiers notifiés 2017 dossiers enregistrés nombre d'audiences dossiers passés en audiences dossiers notifiés 68 455 208 24 235 237 196 11 108 115 81 9 88 74 130 6 83 110 240 45 454 428 272 40 368 364 230 15 147 102 219 22 192 118 150 102 7 57 65 88 11 103 59 868 111 8 93 73 156 11 97 77 156 31 253 236 82 29 221 215 640 86 870 812 754 68 656 666 159 16 107 101 146 13 110 113 647 69 564 504 535 75 626 505 Ce rapport d’activité étant le dernier, il a semblé néanmoins pertinent de le compléter par quelques données chiffrées relatives à l’activité de la CCAS durant le premier trimestre 2018 : Cf. Annexe 3 ANALYSE DETAILLEE Le bilan chiffré de l’activité 2017 a été établi ci-après. 1200 Evolution de l'activité 1000 800 600 400 ASPA 200 2010 12 2011 2012 2013 2014 2015 2016 dossiers passés en… dossiers enregistrés dossiers passés en… dossiers enregistrés dossiers passés en… dossiers enregistrés dossiers passés en… dossiers enregistrés dossiers passés en… dossiers enregistrés dossiers passés en… dossiers enregistrés dossiers passés en… dossiers enregistrés dossiers enregistrés dossiers passés en… ASPH 0 2017 RMI CMU Afin de permettre une visibilité plus complète de l’évolution de l’activité de la C.C.A.S., il est accompagné –infra- d’un comparatif retraçant celle-ci de 2010 à 2017, détaillé par type de contentieux. De leur analyse combinée (sous réserve de la fiabilité des données extraites de la base Opale), il ressort les éléments suivants développés ci-dessous : Le nombre de nouveaux dossiers enregistrés à la C.C.A.S. en 2017 (535) enregistre une baisse sensible, soit -112 dossiers par rapport à 2016 (-17,31%). Le flux entrant est très légèrement supérieur au flux sortant (+ 30 dossiers). Selon les types de contentieux, ces 535 nouveaux dossiers reflètent cependant de fortes disparités: o le contentieux « R.M.I.» (seul contentieux de l’aide sociale dont le recours est suspensif) diminue encore de -74 dossiers (conséquence de l’épuisement graduel de ce type de recours) ; ce contentieux qui représentait 57.34% de l’ensemble du contentieux entrant en 2010, n’en représente plus que 15.33% en 2017, soit -100% sur une période de huit ans. Alors qu’il demeurait jusqu’en 2015, le 1er type d’appel, il est en 2017 classé à la 3ème place des appels entrants. o les contentieux « C.M.U.-C, ACS et AME » enregistrent une baisse mineure : -12 nouveaux dossiers (146 en 2017, 158 en 2016), soit -7.59% mais ils représentent en 2017, 27.10% des nouvelles requêtes ce qui les positionnent toujours à la 2ème place, o le contentieux « aide sociale aux personnes handicapées » régresse quant à lui de -14 dossiers, ce qui le ramène au niveau des entrées de 2014. o le contentieux « aide sociale aux personnes âgées » baisse de -11 dossiers et représente 40.93% des nouvelles requêtes : depuis 2016, il est devenu le 1er contentieux en volume d’entrées, tout en enregistrant cependant sur la période 2010/2017 des variations sensibles, à la hausse ou la baisse, d’une année sur l’autre. La répartition globale de ces 535 nouveaux appels est la suivante : Nombre de dossiers % Aide sociale aux personnes âgées 159 29,53 Couverture maladie universelle/ACS/AME 145 27,10 Revenu minimum d'insertion 82 15,33 Aide sociale aux personnes handicapées 67 12,52 Allocation personnalisée d'autonomie 56 10,65 Détermination du domicile de secours 21 3,93 Prestation spécifique dépendance 4 0,75 Formes d'aides 13 Aide médicale 1 535 0,19 100,00 NOMBRE DE DOSSIERS ENREGISTRES PAR FORME D'AIDE (du 01/01/2017 au 31/12/2017) Aides sociales Nombre Dossiers % 1 1 33 1 1 76 12 34 2 100,00% 20,25% 0,63% 0,63% 48,10% 7,59% 21,52% 1,27% 0,19% 159 100,00% 29,53% 1 3 4 25,00% 75,00% 0,00% 100,00% 0,75% 56 56 100,00% 100,00% 10,65% 6 1 35 2 12 1 6 4 67 8,96% 1,49% 52,24% 2,99% 17,91% 1,49% 8,96% 5,97% 100,00% 12,52% 8 13 21 38,10% 61,90% 100,00% 3,93% 7 75 8,54% 91,46% 82 100,00% 18 51 76 12,41% 35,17% 52,41% 145 100,00% 27,10% 0 100,00% 0,00% % aide médicale Recours sur succession du bénéficiaire Aide sociale aux personnes âgées Hypothèque légale Placement familial Placement en établissement Recours contre le donataire Recours contre la succession du bénéficiaire Services ménagers à domicile Prestation spécifique dépendance Recours contre donataire (P.S.D) Recours contre succession (P.S.D) Répétition de l'indu Allocation personnalisée d'autonomie Allocation personnalisée d'autonomie Aide sociale aux personnes handicapées Allocation compensatrice inscription dans un foyer-restaurant Prestation de compensation placement familial Participation de la P.H. (placement) Répétition de l'indu Recours contre succession (pers. handicapées) Services ménagers à domicile Détermination du domicile de secours Domicile de secours (personnes âgées) Domicile de secours (personnes handicapées) Revenu minimum d'insertion Allocation de R. M. I. Répétition de l'indu Couverture maladie universelle Aide Médicale Etat (CMU) Crédit d'impôts (aide pour complémentaire santé) Couverture Maladie Universelle Complémentaire 15,33% Hébergement d'urgence 14 TOTAUX 99,81% 535 * : soit un total pour les aides sociales aux personnes âgées : 40.93%, Afin de compléter cette approche par une représentation territoriale des appels, une ventilation des 535 appels, classée par départements et par type de contentieux, figure en annexe 4. Une fois encore, le département des Bouches-du-Rhône est en première place avec 65 nouveaux recours (12.15% des appels). Les 2ème et 3ème places sont détenues par le département du Nord (61 dossiers, soit 11.40% des appels) et Paris (25 dossiers, soit 4.67% des appels). Sur une période longue (2010/2017), l’activité de la C.C.A.S. enregistre de moindres nouvelles entrées : -895 dossiers en 8 ans, soit -62.58% et ce, malgré l’exceptionnel rebond à la hausse de 2015 : - 171 dossiers entre 2010 et 2011 - 324 dossiers entre 2011 et 2012, - 253 dossiers entre 2012 et 2013, - 42 dossiers entre 2013 et 2014, +114 dossiers entre 2014 et 2015, -107 dossiers entre 2015 et 2016. -112 dossiers entre 2016 et 2017 900 Nombre de nouveaux dossiers enregistrés entre le 01/01 et le 31/12 800 RMI 700 600 ASPA 500 400 ASPH 300 200 CMU C/ AME/ ACS 100 0 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Ce décrochage, qui s’est amplifié dès 2011, s’explique pour partie par la mise en place au 1er octobre 2011 de la contribution juridique. Sa suppression au 1er janvier 2014 – même si cette contribution restait cependant due pour toute instance introduite entre le 1er octobre 2011 et le 31 décembre 2013- avait engendré logiquement une remontée des requêtes fin 2014. En ce qui concerne les dossiers entrants (535), les auteurs des appels formés devant la C.C.A.S. : sont à 86,36% formulés par des particuliers, 15 20,56% proviennent des acteurs institutionnels (conseils départementaux, UDAF,…) – cf. la ventilation détaillée ci-dessous : Ventilation des institutions Conseil Départemental UDAF Association tutélaire (non membre d'un réseau) Caisse Primaire d'Assurance Maladie Préfecture Divers Etablissement ou centre hospitalier Association (non membre d'un réseau) A.T.I. Institut Médico-Educatif A.P.A.J.H. (Association pour Adultes et Jeunes Handicapés) Total Nombre d’ institutions % 45 19 40,91 17,27 12 11 6 5 5 2 2 2 10,91 10 5,45 4,55 4,55 1,82 1,82 1,82 1 0,91 110 100,00 Le détail de cette ventilation confirme, en toute logique que les conseils généraux/départementaux, puis les UDAF, demeurent les principales institutions requérantes. Le délai d’audiencement En 2017, le délai moyen pour les dossiers passés en séance -tous contentieux confondus- est de 707 jours (577 en 2016, 465 en 2015, 510 en 2014). Ce délai qui traduit pour partie le niveau de réactivité des parties à transmettre leurs documents (mémoires en défense, en réplique ; pièces justificatives,…), intègre également les effets directs et indirects des répercussions du turn over des membres de la juridiction. Une analyse plus fine de ces délais est retracée ci-dessous, par types de contentieux : par ordre décroissant Aide sociale aux personnes âgées Prestation spécifique dépendance Aide sociale aux personnes handicapées Hébergement d'urgence Allocation personnalisée d'autonomie Détermination du domicile de secours Couverture maladie universelle Revenu minimum d'insertion 16 DELAI D'AUDIENCEMENT (en jours) 859 758 752 0 747 630 622 562 678 Ensemble Le nombre d’audiences de la C.C.A.S, malgré quelques reports de séances, est en légère progression par rapport à 2016, puisque 75 séances ont été tenues (69 en 2016) : o o la section « CMU-C, ACS et AME » : avec 13 audiences en 2017, enregistre une légère minoration par rapport aux 16 audiences de 2016 (11 en 2015, 8 en 2014), o les trois sections « RMI » n’ont tenues que 29 audiences contre 31 audiences en 2016, 40 en 2015, 45 en 2014, o la section « ASPH » a trouvé son rythme de croisière avec 11 audiences tenues en 2017 ( 7 audiences en 2016 ; 6 en 2015, 9 en 2014), la section « ASPA » : grâce à la création de sections supplémentaires et à la présidence de quelques audiences par le Président de la C.C.AS., enregistre une progression notable : 22 audiences en 2017 (15 séances en 2016, 11 en 2015). Sur une période plus longue (2010/2017), l’évolution montre une baisse globale de -64 audiences en 8 ans, soit -53.95%. Cette diminution est particulièrement sensible à partir de 2012 (2010 : 139 audiences ; 2011 : 137 audiences ; 2012 : 93 audiences ; 2013 : 87 audiences ; 2014 : 86 audiences : 2015 : 68 audiences ; 2016 : 69 audiences, 2017 : 75 audiences), ce qui correspond : o à l’impact de la décision du Conseil constitutionnel n°2012-250 QPC du 8 juin 2012 concernant les règles de compositions de jugements, qui a conduit à mettre fin aux fonctions de certains rapporteurs à la C.C.A.S. et par voie de conséquence, aux possibilités d’audiences, o aux départs des derniers auditeurs du Conseil d’Etat en 2014, o à la persistance d’un turn-over continu et persistant des membres de la juridiction. Nombre d'audiences entre le 1/01 et le 31/12 de l'année 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 23 10 76 28 16 9 48 20 21 8 45 13 24 9 45 8 11 15 6 7 40 31 CMU/ACS/AME 23 8 83 25 11 16 22 11 29 13 Total 139 137 93 87 86 68 69 75 ASPA ASPH/DOS RMI 17 Nombre d'audiences 100 83 80 60 40 20 ASPA 76 ASPH/DOS 48 45 45 40 31 29 28 25 24 23 23 22 20 21 16 16 15 11 13 10 9 8 8 13 9 8 116 11 7 RMI CMU/ACS/A ME 0 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Il est à noter que sur cette même période (2010/2017), le nombre d’audiences des trois sections RMI a continué fort logiquement à régresser : -65.06% (83 audiences en 2010, 29 en 2017). La ventilation des dossiers notifiés en 2017, se répartit de la manière suivante : Année de création Aide Aide sociale aux Allocation sociale aux personnes personnes d'hébergement handicapées âgées* 2011 Revenu minimum d'insertion Détermination Prestation Couverture Allocation du domicile de spécifique maladie personnalisée secours dépendance* universelle d'autonomie* 1 1 2012 3 1 2013 4 5 2014 44 4 10 2015 39 23 125 23 2016 3 5 71 4 1 2017 TOTAL 4 1 10 2 1 9 70 3 104 8 325 8 2 94 113 20 505 1 93 32 18,42% 1 6,34% 214 0,20% 42,38% TOTAL 1 27 5 5,35% * : nombre total de dossiers "aides sociales aux personnes âgées" : 0,99% 22,38% 3,96% 100,00% 118 23,37% En complément, il convient de souligner que -comme devant les CDAS-, les requérants sont peu présents à l'audience, ce qui est certainement à mettre en lien avec la vulnérabilité de ce public. Ainsi en 2017, 496 requérants (239 personnes physiques, 257 institutions), essentiellement pour des contentieux en matière d’aide sociale aux personnes âgées, de RMI et d'aide sociale aux personnes handicapées, ont demandé à participer à l’audience dans laquelle leur dossier était examiné. Les demandes de présence de requérants lors de l’examen de dossiers de CMU-C, d’ACS et d’AME restent exceptionnelles. 18 Représentation des requérants convoqués aux audiences en 2017 Formes d'aides personnes institutions physiques Total des demandes de participation ASPA 93 105 198 ASPH 45 61 106 DOS 0 41 41 RMI 48 5 53 APA 39 40 79 PSD 5 5 10 CMU/ACS/AME 9 0 9 239 257 496 Toutefois dans les faits, et ce quel que soit le type de contentieux, seule une très faible proportion des requérants ou défendeurs ayant souhaité participer à l’audience, y assistent en définitive (environ un quart de ceux qui s’étaient manifestés)11. Pour ce qui concerne le recours à un conseil, le contentieux devant les juridictions spécialisées de l’aide sociale étant dispensé d’avocat, celui-ci reste faible. La ventilation des jugements notifiés en 2017 des 41 contentieux dans lesquels participait un avocat (aide juridictionnelle comprise), est la suivante : Forme d'aide Aide sociale aux personnes âgées Placement en établissement Recours contre la succession du bénéficiaire Recours contre le donataire Aide sociale aux personnes handicapées Participation de la P.H. (placement) Prestation de compensation Services ménagers à domicile Couverture maladie universelle Couverture Maladie Universelle Complémentaire Allocation spécialisée d'autonomie Allocation spécialisée d'autonomie Prestation spécifique dépendance Prestation spécifique dépendance Revenu minimum d'insertion Allocation de Revenu minimum d'insertion Répétition de l'indu TOTAL 11 Forte vulnérabilité des publics concernés. 19 Nombre de dossiers 14 en % 34,15% 10 3 1 3 7,32% 1 1 1 2 4,88% 2 2 4,88% 2 1 2,44% 1 19 46,34% 1 18 41 100,00% Sur les 505 dossiers notifiés en 2017, 7 requérants seulement (essentiellement en matière de RMI) bénéficiaient de l’appui d’un avocat au titre de l’aide juridictionnelle. Hors contribution à l’aide juridique), il est constaté que les avocats interviennent souvent à la demande des obligés alimentaires. Lors des audiences, il demeure constant que le requérant est rarement accompagné par un tiers autre qu'un avocat . Le nombre global de dossiers examinés en séance en 2017 a pu sensiblement progresser grâce notamment au renforcement des effectifs de la juridiction (626 dossiers contre 564 dossiers en 2016), soit + 62 dossiers (+ 9.92%). Cette évolution positive -tous contentieux confondus-, reflète comme les années précédentes des variables différentes, selon les formes d’aides concernées : o R.M.I. : -31 dossiers, o Hébergement d’urgence - 1 dossier o CMU-C, ACS et aide médicale Etat : 3 dossiers, o personnes âgées (ASPA): 45 dossiers, ASPA : 27 dossiers, APA : 25 dossiers, PSD : - 7 dossiers, o personnes handicapées (ASPH) : 46 dossiers, ASPH : 36 dossiers, DOS : 10 dossiers. Sur une période plus longue (2010/2017), le comparatif enregistre une diminution de -1 089 dossiers (1715 en 2010, 626 en 2017), soit -63.49% en 8 ans. 1200 Nombre de dossiers passés en audience 1000 ASPA 800 ASPH 600 RMI 400 Hébergement d'urgence 200 CMU 0 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Ainsi, le contentieux RMI ne correspond plus en 2017 qu’à 15.33% du contentieux nouveau alors qu’il représente encore, via les trois sections « RMI », 42.57% des décisions rendues. 20 L’essentiel des litiges audiencés en 2017 concernait des appels formés en 2015 (396 dossiers) – cf. tableau ci-dessous. NOMBRE DE DOSSIERS PASSES EN SEANCE EN 2017, PAR ANNEE D’ENREGISTREMENT Année de création Aide sociale aux personnes âgées Aide sociale aux personnes handicapées 2011 Revenu minimum d'insertion Détermination du domicile de secours Prestation spécifique dépendance Couverture maladie universelle Allocation personnalisée d'autonomie TOTAL 1 2012 1 2013 3 1 1 4 1 2 8 2014 11 2 1 6 20 2015 120 49 92 27 3 80 25 396 2016 5 10 122 14 2 29 11 193 1 1 4 6 140 62 221 41 5 110 47 626 2017 Par ailleurs, dans le cadre de leurs compétences et attributions, il est rappelé que les présidents de la C.C.A.S. : o ne sont pas habilités à prendre par ordonnance des décisions de désistement : toutes les affaires doivent donc être jugées, o ne sont pas autorisés -à la différence des juridictions administratives de droit commun-, à saisir le Conseil d’Etat pour avis sur une éventuelle question de droit. En ce qui concerne le sens des décisions de la CCAS12 sur les 505 décisions notifiées en 2017, 41.19% sont favorables au requérant (40.16% en 2016, 33.18% en 2015), 44.36% lui sont défavorables (35.39% en 2016 , 47.90% en 2015) et 14.46% correspondent à une catégorie «divers» (24.45% en 2016, 18.92% en 2015) : Par ailleurs, il est utile d’indiquer que les C.D.A.S., juridictions administratives sociales non régies par le code de justice administrative, ne disposent que de peu de procédures codifiées. Aussi, faute d’harmonisation, la C.C.A.S. a pu être amenée à censurer de nombreuses décisions des C.D.A.S. en raison notamment d’insuffisance ou d’absence de motivation, de non prise en compte de tous les moyens des parties,… 12 Rappel des conclusions du «Rapport d'enquête relatif à l’activité des commissions départementales d'aide sociale pour les années 2014 et 2015» : en 2014, 78 % des décisions rendues par les CDAS sont des décisions de rejet, 17 % sont des décisions favorables au requérant, et 5 % lui sont partiellement favorables. 21 SENS DES DECISIONS DE LA COMMISSION CENTRALE D'AIDE SOCIALE POUR L'ANNEE 2017 FORME D'AIDE ASPA ASPH RMI FAVORABLE 38 13 108 Hébergement d'urgence DOS PSD CMU APA TOTAUX en % 16 1 29 3 208 41,19% DEFAVORABLE 38 15 69 4 2 83 13 224 44,36% DIVERS (*) 17 4 37 TOTAUX 93 32 214 1 7 2 1 4 73 14,46% 1 27 5 113 20 505 100% (*) avant dire droit, désistement, non-lieu à statuer, rectification erreur matérielle, réformation, sursis à statuer, incompétence de la CCAS, radiation du rôle, irrecevabilité Le détail de ces répartitions figure en annexe 5. Par ailleurs, il est également intéressant de comparer la part des différents contentieux en 2017, tant dans les nouveaux dossiers enregistrés, que dans les décisions notifiées : ASPA ASPH RMI DOS CMU / ACS AME TOTAL Part dans les dossiers entrants 40,93% 12,52% 15,33% 3,93% 27,10% 0,19% 100;00% Part dans les décisions notifiées 23,37% 6,34% 42,57% 5,35% 22,38% 0,00% 100,00% Ainsi, si le contentieux RMI ne correspond plus en 2017 qu’à 15.33 % du contentieux nouveau, il représente encore cependant, via les trois sections « RMI », 42,57% des décisions rendues. 22 Le délai moyen de notification des décisions en 2017 En 2017, les délais moyens de notification des décisions sont les suivants : par ordre décroissant Hébergement d'urgence Aide sociale aux personnes handicapées Couverture maladie universelle Aide sociale aux personnes âgées Allocation personnalisée d'autonomie Revenu minimum d'insertion Prestation spécifique dépendance Détermination du domicile de secours Ensemble DELAI DE NOTIFICATION (en jours) 416 89 88 79 56 59 42 80 73 NB : depuis fin 2013, la C.C.A.S. notifie directement ses jugements à toutes les parties concernées, ce qui a accru la sécurité juridique de ceux-ci. Le délai global moyen de traitement des dossiers notifiés en 2017, tel qu’établi par la base de données Opale, est -tous contentieux confondus- élevé, avec toutefois des variations importantes selon les types de contentieux : par ordre décroissant Aide sociale aux personnes âgées Allocation personnalisée d'autonomie Aide sociale aux personnes handicapées Prestation spécifique dépendance Couverture maladie universelle Détermination du domicile de secours Revenu minimum d'insertion Hébergement d'urgence Ensemble DELAI GLOBAL DE TRAITEMENT (en jours) 936 887 813 783 715 695 674 465 751 Ces données reflètent : o 13 d’une part que nombre d’affaires tardent à être jugées faute notamment de diligence de certaines C.D.A.S. et/ou de Conseils Départementaux13, à produire des mémoires ou à transmettre des pièces attendues, La loi du 17 mai 2013, à l'issue des élections départementales des dimanches 22 et 29 mars 2015, a modifié l’appellation « Conseils généraux » en «Conseils départementaux». 23 o d’autre part, que la formation de jugement peut -malgré l’instruction réalisée par les rapporteurs en amont-, être parfois contrainte d’ordonner en séance un supplément d’instruction, ce qui a pour effet de reporter la prise de décision et par voie de conséquence de la retarder. Concernant l’exécution des décisions, les institutions sont tenues d’exécuter les décisions rendues, mais dans le cas où elles ne le feraient pas, la C.C.A.S. ne dispose d’aucune information sur ce point, sauf en cas de signalement par un justiciable demandant un appui pour l’exécution d’un jugement le concernant. Dans ce cas, la C.C.A.S. qui n’a pas compétence pour faire exécuter ses décisions, renvoie le requérant vers la section du Rapport et des études du Conseil d'État. Dossiers en instance Alors que le nombre de dossiers en instance s’élevait au 31/12/2016 à 1233 dossiers, la ventilation des dossiers en stock au 31 12 2017, sur la base du recensement physique montre que le niveau du stock a peu évolué puisqu’il s’élève à 1263. Dossiers en instance au 31/12/2017 Aide sociale aux personnes âgées Couverture maladie universelle Revenu minimum d'insertion Aide sociale aux personnes handicapées Allocation personnalisée d'autonomie Détermination du domicile de secours Prestation spécifique dépendance Aide médicale Total 162 Nombre de dossiers 422 294 192 158 125 54 16 2 1263 en % 33,41% 23,28% 15,20% 12,51% 9,90% 4,28% 1,27% 0,16% 100,00% Aide sociale aux personnes âgées 54 Couverture maladie universelle 125 422 158 Revenu minimum d'insertion Aide sociale aux personnes handicapées 192 294 Allocation personnalisée d'autonomie Détermination du domicile de secours 24 L’augmentation du stock en 2016 résulte des stocks anciens auxquels se combinent les impacts d’entrées supérieures aux sorties, du moindre nombre d’audiences, et par ricochets du moindre nombre de dossiers jugés (turn over important subi par la commission depuis plusieurs années). La ventilation par position et par type de contentieux de ces 1263 dossiers est présentée en annexe 6. Par ailleurs, dans le cadre de la préparation des transferts au 31 12 2018 vers les juridictions judiciaires ou administratives, il a pu être négocié avec le prestataire extérieur en charge de la maintenance de l’application informatique OPALE, afin d’avoir une première estimation du nombre de dossiers concernés, la mise en place d’une nouvelle possibilité de recherche et d’extraction. Toutefois, cette derrière reste cependant soumise au modalités de sélections originelles (la base ayant été mise en place en 1999). ESTIMATION DE LA REPARTITION DES DOSSIERS EN STOCK AU 31/12/2017 Aide sociale aux personnes âgées Aide sociale aux personnes handicapées Revenu minimum d'insertion Détermination du domicile de secours Couverture maladie universelle Allocation personnalisée d'autonomie Juridiction Administrative 122 69 206 54 47 110 608 Juridiction judiciaire 2 299 83 14 257 0 655 total 124 368 289 68 304 110 1263 Pourvois en cassation 1- En 2017, trente et un jugements de la C.C.A.S. ont fait l’objet d’un pourvoi en cassation devant le Conseil d’Etat : Nombre de pourvois en 2017 RMI ASPA ASPH DOS CMU AME ACS 11 pourvois 6 pourvois 6 pourvois 1 pourvoi 4 pourvois 1 pourvoi 2 pourvois 31 pourvois 35,48% 19,35% 19,35% 3,23% 12,90% 3,23% 6,45% De plus, une décision de la C.C.A.S. (aide sociale aux personnes âgées) a fait l’objet d’une question prioritaire de constitutionalité (QPC) et a également été transmise au Conseil d’Etat pour examen. 2- Parallèlement, en réponse aux pourvois, le Conseil d’Etat a rendu en 2017, 38 décisions : 25 Nombre de décisions rendues par le Conseil d’Etat en 2017 RMI ASPA ASPH / DOS CMU AME s/t + QPC (ASPA) 13 12 3 7 2 35,14% 32,43% 8,11% 18,92% 5,41% 37 100,00% 1 38 Ces 38 décisions ont conclu à : des non admissions ……………….…………………………………………… 31 décisions, o des annulation de la C.C.A.S. ……………………………………………… 6 décisions, Sur ces 6 décisions annulées (soit un taux d’annulation de 1.19% par rapport aux décisions notifiées ; de 15.79% par rapport aux pourvois jugés en 2017 par le Conseil d’Etat) : o 1 a été renvoyée devant la C.C.A.S. (contentieux RMI), o 1 décision a fait l’objet d’une annulation partielle ( contentieux ASPA), o 3 affaires ont été jugées sur le fond par le Conseil d’Etat : • 1 contentieux RMI, • 2 contentieux ASPA o 1 a été renvoyée devant une C.D.A.S. une non transmission de la QPC au Conseil Constitutionnel... 1 décision. Publications En 2017, 248 décisions de la C.C.A.S. ont été mises en ligne dans les « Cahiers de Jurisprudence de l’Aide Sociale » (6 numéros annuels), sur le site internet du ministère des solidarités et de la santé. Ces 248 décisions se ventilent de la manière suivante : o o o o o 54.44% concernent le RMI, 21.37% correspondent aux contentieux de l’aide sociale aux personnes âgées, 12.50% traitent de la CMU-C , de l’ACS et de l’AME. 6.45% sont relatives au contentieux de l’aide sociale aux personnes handicapées, 5,24% sont relatives à la détermination du domicile de secours, Enfin, il est signalé qu’à l’inverse des années précédentes, il n’a pas été possible à la suite de la mise en place par les services compétents d’un nouveau plan de marquage des publications, d’établir pour 2017 des statistiques des téléchargements de la page internet des C.J.A.S. pour mémoire : en 2016, 8 377 consultations avaient été enregistrées, 6 258 en 2015. 26